Google, dans le viseur du fisc français depuis un bon moment, vient d’être épinglé sur sa politique d’ « optimisation fiscale ». L’administration Hollande exige un montant exorbitant au moteur de recherche alors que le nouveau patron de la multinationale entame une opération séduction dans l’Hexagone et l’Europe
Le géant de l’Internet sévèrement taxé par le fisc
Google et le fisc français entretiennent des relations plutôt tendues depuis un certain moment. A l’origine de la discorde, une politique d’ « optimisation fiscale » mise en place par le géant de l’internet, lui permettant ainsi de se désengager d’une grande partie de ses obligations fiscales envers l’Etat. Grâce à cette ruse, le plus grand de moteur de recherche au monde s’est attiré les foudres de l’administration française, et pas seulement que dans l’Hexagone. Plusieurs pays de l’union européenne ont dénoncé ce régime d’optimisation grâce auquel la filiale du groupe Alphabet paie moins d’impôts. Les sanctions n’ont pas tardé à tomber contre la multinationale actuellement dirigée par Sundar Pichai. Au titre de son redressement fiscal, la France aurait réclamé la somme de 1,6 milliards d’euros au géant du Net. Pour l’instant, ni le ministère de l’économie, ni le groupe n’ont donné confirmation de cette information. Cette annonce intervient alors que la presse situait le montant du préjudice entre 500 millions et 1 milliards d’euros.
Google dans le collimateur de l’union européenne
A l’instar de l’administration française, plusieurs états du Vieux Continent ont entamé des poursuites contre le moteur de recherche. Parmi les pays déterminés à pousser Google à régler ses arriérés fiscaux, le Royaume-Uni et l’Italie en plus de la France. En Grande-Bretagne la multinationale s’en est plutôt bien sortie moyennant des négociations avec le premier ministre britannique. A l’issue de cet accord, le moteur de recherche a versé aux anglais la somme de 165 millions d’euros pour effacer ses dettes. Ce montant a été vivement critiqué par la classe politique britannique qui estimait que le groupe aurait dû payer encore plus pour des arriérés qui remontent à 2005. Même scénario en Italie où la filiale d’Alphabet s’est acquittée de son dû moyennant la somme de 150 millions d’euros. Pour sa part, la Commission européenne souhaite aller plus loin dans ce qui pourrait être qualifié de fraude fiscale. L’Irlande, membre des 27 est l’objet de toutes les attentions car c’est la destination qui avait été choisie par Google pour implanter son siège européen en raison d’une fiscalité qui lui est très avantageuse.
Le jeu de séduction de Sundar Pichai tombé à l’eau ?
Entamant sa première visite sur le continent européenne, le nouveau patron de Google a choisi de poser ses valises dans l’Hexagone en premier. Un choix qui se justifie amplement car l’administration fiscale française était très remontée contre le moteur de recherche. Le 24 février, Sundar Pichai tenait devant des étudiants français sa première conférence. Il n’a pas manqué de souligner quelques grands chantiers réalisés par son groupe en France dont la formation de 200.000 jeunes aux métiers numériques. Mais cette opération de séduction semble visiblement tombée tombée à l’eau car l’accueil qui a été réservé au nouveau dirigeant de la multinationale est loin d’être positive.
La France ferme la porte des négociations à la filiale d’Alphabet
Contrairement au fisc britannique qui a opté pour des négociations avec le géant du Net, l’administration fiscale française s’y oppose fermement. Interrogé, le ministre des finances a clairement levé le doute autour de la question : « le fisc français ne négocie pas les impôts, il est dans une discussion sur les règles applicables », laissait entendre Michel Sapin. Google est donc prévenu. Et si le montant annoncé se confirme, le groupe devrait se préparer à verser 10 fois la somme remise à la Grande-Bretagne.